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Comment prendre du recul sur nos culpabilités ?

La culpabilité est une source de dépression

Tout d’abord rappelons que la culpabilité est dépressiogène. Lors d’un état dépressif, il est primordial de nous en débarrasser.

La culpabilité se réfère la plupart du temps à des actes passés, que nous ne pouvons changer. Ressasser le fait que nous aurions dû faire les choses autrement est une impasse, puisque nous ne pourrons jamais réparer ce que nous considérons comme des erreurs.

 

Comment commencer à prendre du recul lorsqu'on se sent coupable ?

La première question à se poser lorsqu’on se sent coupable est :

Ai-je fait cela en toute connaissance de cause ? Avais-je, au moment où ça s’est produit, connaissance que ça aurait un impact négatif ? Si la réponse à cette question est non, alors nous pouvons simplement dire que nous avons souffert de la non conscience de la portée de nos actions. Il n’y a rien à se reprocher. D’autant plus que nous avons tendance à prendre sur nous la totalité des conséquences d’un acte, alors que dans la grande majorité des cas, ce qui arrive a des causes multi factorielles, et ne dépend pas uniquement de nous.

Tirer des leçons et ne pas commettre les mêmes erreurs

Il est important par contre, sur le plan psychique, de tirer les leçons de ce qui s’est passé, et d’être capable de ne plus le reproduire. Car si on refait la même erreur, cette fois on ne peut prétendre ne pas connaître les conséquences de nos actes. De l’inconscience on passe à un état d’immaturité psychique qui ne nous permet pas de faire autrement. Le parcours qui nous permet de changer cet état d’immaturité est plus difficile, car parfois il s’appuie sur des ressources psychiques et spirituelles qui nous font défaut. Le but sera alors d’essayer de renforcer ces ressources.

Culpabilité et dépression, d'authentiques tremplins d'évolution

Curieusement culpabilité et dépression sont, lorsqu’on travaille dessus, de vrais tremplins d’évolution psychique et spirituelle.

La culpabilité est une source majeure de nos souffrances. Elle vient de notre propension à nous considérer comme responsables de tout ce qui arrive dans notre vie, et plus particulièrement dans notre sphère affective. Il s’agit donc d’une conséquence de notre égocentrisme. Et de notre désir de contrôle de nos vies. Nos vies, en grande partie, nous échappent. Rien ne peut être vraiment planifié, prévu.

Petit rappel sur la notion bouddhiste d'impermanence

Ceci est bien décrit chez les bouddhistes par la notion d’impermanence. Telle l’eau qui coule dans le fleuve. L’eau est toujours la même en apparence, mais les gouttes qui passent devant nos yeux ne sont jamais les mêmes. Hier n’est pas comme aujourd’hui, et n’a rien à voir avec demain. Et, de façon intéressante, la conséquence de nos actes, que nous considérons comme négative et permanente, peut elle aussi évoluer.

L'homme apprend en faisant des erreurs

L’homme a toujours appris en faisant des erreurs. On apprend à marcher en tombant, puis en se relevant, autant de fois que nécessaire. Si nous avons la possibilité d’apprendre et d’évoluer, sachons que c’est également le cas pour les autres, qui ont subit la conséquence de nos actes. Certaines spiritualités croient même que nous attirons dans nos vies les expériences qui nous permettent de progresser. Voire même, que nous « choisissons », avant la naissance, des parents qui apportent le terreau susceptible de permettre cette évolution. Ce type de croyance frôle encore l’égocentrisme et le contrôle de notre destinée, mais bon… Chaque croyance a ses avantages et ses inconvénients.

Le libre arbitre de nos actions est illusoire

Rappelons que nous ne sommes responsables que peu de choses de ce qui nous arrive. Car de multiples facteurs entrent en jeu, à chaque instant, dans nos vies. Des facteurs intérieurs, mais aussi extérieurs, bien plus nombreux. Les actions des autres, le contexte culturel, économique, social etc… Notre héritage familial, que nous portons toujours. Bref, tout un tas de facteurs sur lesquels nous n’avons aucune maîtrise. Il est donc totalement égocentrique, inexact et injuste, de nous en attribuer toute la responsabilité. Le total libre arbitre de nos actions n’existe pas.

On se dit « Ah si j’avais su ! », mais justement, nous ne savions pas ! Maintenant nous savons. Alors, si nous voulons grandir, ne refaisons pas les mêmes erreurs, et, si nous en avons le courage, partageons nos expériences, sans tabou, avec les autres. Et là nous évoluons !