Et si l’alcool masquait une dépression ou une anxiété profonde ?

L’alcool est une substance psycho-active, qui bien souvent est utilisée pour masquer un mal être sous jacent. Et il peut arriver qu’on se contente de l’alcool pour combattre ses problèmes de dépression ou d’anxiété ou d’ennui dans la vie ou encore de sentiment de vide.

Il existe de nombreuses publications et rapports sur le lien entre le stress, l’anxiété, les troubles de l’humeur et la dépression et la consommation d’alcool. On appelle ça la co-morbidité. Mais pour moi, ce lien est principalement due au fait que l’alcool est une sorte d’anxiolytique, anti-dépresseurs, sociabilisant, désinhibant ! Il aide aussi à l’endormissement, mêle si ensuite il diminue la qualité du sommeil de la personne qui a trop bu !

Mais c’est une aide dangereuse, parce que l’alcool ne traite pas le fond du mal être, et même, il est plutôt anxiogène lorsqu’on n’est plus alcoolisé.

Statistiques européennes sur la consommation d’alcool

Quelque 55 millions d’Européens adultes – soit 15 % de la population adulte- ont une consommation d’alcool qui est au minimum dangereuse (consommation dite « à risque »). On définit la consommation d’alcool par unité de 10 g d’alcool consommé, ce qui correspond dans nos habitudes françaises à un verre d’alcool.

La consommation d’alcool à risque est une consommation régulière de 2 à 4 verres par jour, chez une femme, et de 4 à 6 verres par jour pour un homme. Au-delà on est dans des niveaux de consommation à problème. Ce qui concerne quand même 6% de la population adulte dans l’union européenne.

Mais il ne faut pas oublier la consommation dite de binge drinking, c’est-à-dire une consommation épisodique massive  qui peut être particulièrement dommageable à la santé y compris à court terme. Le binge drinking est défini comme la consommation d’au moins 60 g d’alcool au cours d’une seule occasion (plus de 6 verres donc).

Les rapports ne parlent pas souvent d’un autre type de consommation, disons plus « mondaine ». Il arrive que des adultes, souvent des hommes, consomment régulièrement plus de 6 verres d’alcool lors des occasions, comme un repas, en disant goûter plusieurs bouteilles de vin. Rappelons nous que l’œnologue crache l’alcool après en avoir goûté toutes les saveurs. Il ne boit donc pas beaucoup ! Ce type de consommation est une forme très classique de déni de consommation alcoolique, surtout dans les milieux sociaux favorisés.

Les critères qualitatifs de notre relation à l’alcool sont également à prendre en compte

Nous venons d’aborder les indicateurs quantitatifs de problème avec l’alcool, mais je pense que les indicateurs qualitatifs sont également importants. On peut savoir si on a un problème avec l’alcool lorsqu’on a du mal à s’en passer, même un jour par semaine, et qu’on y pense dans la journée. Un autre indicateur est d’être capable de boire seul, ce qui différencie de l’habitude dite « sociale ».

 

Voilà pour mes conseils, mais si vous avez un problème plus important, le mieux est de consulter un spécialiste ou d’en parler à votre médecin et/ou de trouver un bon thérapeute qui vous aidera à éliminer les causes sous jacentes de mal être !

Pour ma part, dans ma pratique de thérapeute, j’en parle ouvertement avec mes clients. Nous allons chercher l’origine des symptômes anxieux à la base de la consommation d’alcool, et la situation s’améliore d’elle-même en cours de thérapie.

Se renseigner et faire le point par soi même

Si vous voulez plus de données, j’ai trouvé sur internet un excellent rapport, issu d’un projet européen qui s’appelle Rapport PHEPA (projet européen sur l’alcoolisme) Primary Health Care European Project on Alcohol (PHEPA).

Et si vous voulez faire le point seul, le site alcool info service est très bien. Ce site met à disposition un outil simple, le test alcoolomètre, pour évaluer sa consommation et des conseils pour définir ses objectifs et suivre les changements.

La consommation d’alcool est associée à beaucoup de déni, si vous faites le test pour savoir où vous en êtes, c’est déjà une grande prise de conscience. Bravo !

 

Pour aller plus loin, des liens utiles :

Rapport d’une vaste étude européenne PHEPA (Primary Health Care European Project on Alcohol (PHEPA), publié par l’INPES (Institut National de la Prévention et d’Education pour la Santé   ). Télécharger ce rapport : Alcool et médecine générale Recommandations cliniques pour le repérage précoce et les interventions brèves.

Et si vous voulez faire le point seul, le site alcool info service est très bien. Test alcoolomètre pour évaluer sa consommation et des conseils pour définir ses objectifs et suivre les changements.

Un autre site utile : www.alcoolmoinscmieux.fr