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STOP au harcèlement scolaire

harcelement-scolaireOn en parle de plus en plus, et c’est une très bonne chose. Selon les statistiques, un, voire deux enfants sur dix, souffrent de harcèlement scolaire. En moyenne trois élèves par classe !

Et si c’était votre enfant ?

Dans cet article je vais vous expliquer comment réagir, vers qui vous tourner, et surtout, comment aider votre enfant.

Au primaire, et encore plus au collège, l’identification et l’appartenance un groupe sont essentiels. Du coup les moqueries d’un enfant envers un autre peuvent vite devenir du harcèlement car tout le groupe prend part à ce qui devient un jeu, s’en prendre à celui qui est différent, qui a été identifié comme plus faible.

Comment repérer si votre enfant est victime de harcèlement scolaire ?

Divers signes de souffrance psychique se manifestent, comme :

– difficulté à travailler
– peur d’aller à l’école
– changement de caractère ou de comportement
– chute des résultats scolaires
– maux de ventre
– troubles du sommeil
– isolement, repli sur soi et refus de sortir
– irritabilité

A l’école les enfants qui subissent un harcèlement  sont isolés pendant la récréation, ou la passent dans les toilettes. Ils vont plus souvent à l’infirmerie.

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Harcèlement ou moqueries ?

Quelques moqueries, même répétées, ne constituent pas nécessairement un harcèlement à proprement parler.
Le harcèlement est caractérisé par une intention agressive qui dure, qui se répète dans le temps, et vise à établir une relation d’emprise du type « dominant-dominé ». La victime n’arrive pas à s’en sortir seule. Cela prend la forme d’injures, de violences, de moqueries, de rumeurs.

Le cyber-harcèlement

cyberharcelementTous les adolescents sont aujourd’hui connectés, et le harcèlement peut se poursuivre sur les réseaux sociaux. C’est une persécution sans fin, sans échappatoire, et le cyber-harcèlement aggrave la situation.

Quels sont les points communs des victimes ?

Souvent les victimes ont une différence, qui les porte à avoir une faible estime d’elles mêmes.

Et pour les harceleurs ?

En fait eux aussi sont en souffrance, et ont également des problèmes d’estime de soi. La différence, la faiblesse, qu’ils perçoivent chez l’autre enfant, les angoissent.Ou alors ils sont simplement jaloux. Transmettre le jeu au groupe leur donne aussi un sentiment de puissance. Comme le disait une amie psychologue, n’oublions pas que tous les enfants sont des pervers polymorphes. Renoncer à leur toute puissance est parfois un peu difficile dans nos sociétés actuelles. Là c’est le clin d’œil d’une maman…

Quelles sont les conséquences du harcèlement à long terme ?

En dehors des signes de souffrance dont nous venons de parler, le harcèlement conduit à un isolement de la victime, et peut laisser des traces pendant longtemps.

Pour une situation de harcèlement ayant lieu entre 8 et 10 ans, l’enfant aura 4 fois plus de risque de faire une tentative de suicide à l’adolescence, et 2 fois plus de risque de souffrir de stress post traumatique ou d’une infection psychique chronique à l’âge adulte.

Dans mon cabinet, il m’arrive souvent de traiter des séances de manque de confiance en soi qui ont pris origine dans une situation de harcèlement non pris en charge pendant l’enfance. Dans des situation extrêmes, il arrive que l’enfant se trouve dans une telle impasse qu’il peut intenter à ses jours. On dénombre 10 à 15 cas de suicide dus à cette raison par an.

Pour quelle raison les enfants hésitent-ils à en parler ?

La plupart du temps, les enfants ne parlent pas de ce qu’ils subissent dans la cour l’école, surtout à partir du collège. Ils ont peur d’être encore plus brimés d’en avoir parlé, ils craignent que la situation s’aggrave. Ils peuvent aussi en parler, et ne pas avoir été écoutés par des parents qui n’ont pas mesuré leur détresse, minimisent la situation en se disant que les confits sont normaux dans une cour d’école, que leur enfant doit apprendre à se défendre seul…

Vous pensez que votre enfant est victime de harcèlement, que faut-il faire ?

Tout d’abord bien entendu l’écouter, l’aider, le protéger et le soutenir.

Rencontrer l’équipe pédagogique, le CPE, ou le chef d’établissement. La prise en charge de la situation doit être faite par l’établissement dans un premier temps, pour que ça cesse rapidement.
En cas de difficulté à faire prendre en charge par l’établissement, vous avez recours à des référents au niveau du rectorat. Aider son enfant pour qu’il renforce sa confiance en lui, et qu’il puisse se défendre seul.

Si nécessaire vous pouvez rencontrer un psychologue, ou professions d’aide assimilées.

Il n’est pas souhaitable d’aller rencontre directement les parents de l’enfant qui harcèle, ceci peut aggraver la situation.

Il est possible de porter plainte, mais il faut savoir que ces procédures sont longues, décevantes, souvent classées sans suite. Il est plus important de faire comprendre à son enfant que ses parents sont là pour le protéger.

Faut-il changer d’établissement ?

Hélas cela risque de ne pas résoudre le problème, car l’enfant qui a peur que ça se reproduise, va attirer l’attention de nouveaux harceleurs. Il vaut mieux traiter le problème avant, redonner confiance à son enfant, le protéger et lui apprendre à réagir.

Sources d’information :

Une courte vidéo d’une minute du magazine « Vies de Famille » produit par les allocations familiales.

Association Marion la Main tendue, créée par la mère d’une adolescente qui a mis fin à ses jours à 13 ans.

Site du ministère Non Au Harcèlement

Numéro vert : 30 20

Pour le cyber harcèlement : le numéro Net Ecoute : 0800 200 000

Ouvrage de la psychiatre Nicole Catheline, « Le harcèlement scolaire », aux éditions Que sais-je.

Guide de Nora Fraisse contre le harcèlement

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Et pour terminer, une très belle affiche réalisée par mon fils (avis de maman 😉 sur ce thème dans le cadre de sa classe euro. Je trouve que c’est une bonne initiative de sensibilisation ! 
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