Le syndrome prémenstruel : une façon de rapprocher les polarités homme-femme ?

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Le syndrome pré-menstruel touche environ ¾ des femmes. Il se manifeste par des symptômes physiques et /ou psychologiques, comme les seins douloureux, l’irritabilité, l’agressivité, la fatigue, les fringales, les courbatures dans le dos, les maux de ventre, les ballonnements, et peut aller jusqu’à un sentiment de déprime. Leur cause est mal connue, mais il serait vraisemblablement lié à un déséquilibre hormonal après l’ovulation. Il survient donc généralement entre le 14ème et le 2ème jour avant les règles.

Il touche certes les femmes, mais aussi, ne l’oublions pas, il concerne aussi nos compagnons, de façon indirecte. Car comme le dit mon cher et tendre, « Chérie être près de toi lorsque tu es dans cette humeur est comme être en présence d’un Dieu en colère au Paradis ». Qu’il est gentil dans ses critiques ! On reconnaît l’homme qui a l’habitude de combiner des compliments dans les reproches… Mon homéopathe a aussi un jugement très positif des variations cycliques d’humeur liées aux règles : selon lui, cela nous permet d’être en contact avec nos émotions profondes, et de les exprimer. Sur ce point, c’est donc un privilège que n’ont pas les hommes.

Premier scoop, votre thérapeute est aussi une femme normale, laissons donc derrière nous le mythe du thérapeute parfait qui a résolu tous ses problèmes !

Mais à ce titre, j’ai envie de vous faire profiter du fruit de mes réflexions et de mes recherches spirituelles à ce sujet.

Bien entendu il y a les recommandations médicales, qui consistent à se détendre le plus possible pour limiter les douleurs, en privilégiant les moments de calme, la marche, la natation. Le yoga fonctionne aussi assez bien d’après mon expérience. Il existe des exercices spécifiques. Pour limiter les gonflements, dus à la rétention d’eau par le corps, il convient de diminuer sa consommation de sel, voire de se préparer des petits plats sains et équilibrés, pour éviter les quantités énormes de sel des plats cuisinés. Enfin, pour les troubles de l’humeur, éviter les excitants (alcool, thé, café…), en plus des activités zen. J’ai aussi essayé les capsules d’huile d’onagre, hyper chères, et dont je ne vois pas d’effet flagrant, à part sur mon porte monnaie.

Mais voilà, même en dehors de cette fameuse période, je suis du genre têtu, et j’aimerais bien trouver une origine qui résolve le problème plus profondément, à la racine !

Alors, qu’en dit l’approche métaphysique des malaises et maladies ? D’après Jacques Martel (Le grand dictionnaire des malaises et des maladies), c’est le processus de rejet et de culpabilité qui est à l’œuvre. Car la période menstruelle nous rappelle que nous sommes dans un monde dominé par les hommes, dans lequel nous femmes devons sans arrêt prouver notre valeur pour être reconnues et même entendues, alors que nous aimerions aussi vivre pleinement notre féminité, et tout ce qui y est associé. Pour faire très court, disons toute cette douceur féminine et notre envie de vivre paisiblement. Nous nous laissons influencer par les stéréotypes de la société, le carriérisme, la recherche d’argent, l’envie d’acquérir du pouvoir et du contrôle. Mais les « règles » de la société sont souvent contre nous. Cela peut générer une certaine colère, et de la frustration. Jacques Martel nous dit de lire très lentement la phrase « Je m’accepte et je m’aime comme je suis et je laisse place à l’évolution ». Oui, chères amies, place à l’évolution !

Le syndrome pré-menstruel et les règles douloureuses font donc état de ce conflit homme-femme, et à ce point de la réflexion, j’ai envie d’en savoir plus. Car certains disent que toutes ces manifestations de douleur sont inconsciemment portées par les femmes depuis la nuit des temps, tout comme les accouchements douloureux, alors qu’il ne n’y a pas de réelle raison, selon moi, de souffrir à ce point. Cela fait maintenant partie de l’inconscient collectif, et l’on transmet toutes ces traditions de « douleurs » à toute jeune femme. Oui, « tu auras mal avant tes règles, pendant tes règles, pendant tes accouchements », bref, quand même une bonne partie de notre vie ! Vous trouvez cela normal ? Vous avez envie de continuer à promulguer ces valeurs de douleur ? Moi non. Alors premier conseil : nous mères, n’éduquons pas nos filles en leur transmettant cette malédiction de la douleur dès la puberté ! Laissons les découvrir leur féminité avec leurs propres valeurs, qui seront, je l’espère, différentes de celles qui sont transmises de mère en fille dans notre tradition.

Au delà de la résignation « Ca a toujours été comme ça pour toutes les femmes », il est intéressant de s’interroger sur ce qu’il y a derrière le syndrome, quelles émotions font surface à ce moment du cycle ? Une tristesse, une colère, à propos de quoi, de qui ? En sophro-analyse nous n’avons pas la possibilité de traiter des douleurs que porte tout un genre, mais il nous faut trouver pourquoi nous avons « choisi » de porter cette douleur au niveau individuel.

Personnellement, lorsque je veux avoir ma propre vision des origines d’un mal, je me mets en méditation profonde. Lorsqu’une émotion forte se manifeste, je l’accepte, et je médite pour en trouver la racine. En fait un peu comme nous ferions en sophro-analyse, mais je le fais sans accompagnement. Et là, j’en ai eu marre de mes colères à l’encontre de mon compagnon, augmentées par ce fameux syndrome. Je me suis aidée dans cette méditation de deux pierres (elles me relient au calme du règne minéral), l’améthyste, parce que je souhaitais une aide dans le domaine spirituel, et la pierre de lune, pierre de la féminité par essence, et qui aide notamment les femmes qui ressentent comme moi cette agressivité féminine.

Voici ce que j’ai trouvé : Par fidélité pour toutes les femmes avant moi, je porte un archétype (c’est-à-dire l’inconscient collectif), celui de la colère et de l’anxiété dans cette période où nous attendons de savoir si nous sommes enceintes. La douleur portée par toutes les femmes anxieuses d’être enceintes après un abus sexuel, donc porteuses d’une grossesse non désirée, mais également l’anxiété de la femme qui attend une grossesse, et qui attend avec à la fois angoisse et espoir de savoir si elle est enfin enceinte. Et même lorsqu’un désir de grossesse n’est pas identifié, il est fréquent qu’il soit inconscient dans une relation d’amour.

Lorsque je me rends compte que je porte un tel archétype, je fais un petit rituel pour le rendre à la terre, neutre, qui saura l’absorber. Je le rends « mentalement », en disant que je ne souhaite plus représenter cet inconscient collectif qui m’affecte. Je le rends pour moi, espérant aussi le rendre pour les femmes qui auraient la même démarche spirituelle, et je suis certaine qu’il y en a. Ce n’est pas le but de l’Univers, du Soi, de faire souffrir les femmes sur terre et indirectement leurs proches masculins, en échange de ce don divin du pouvoir de transmission de la Vie.

Mais attention, on ne porte pas un archétype sans qu’il se manifeste de façon plus « personnelle » dans sa vie, et là il faut poursuivre la méditation jusqu’à trouver le point précis de sa vie qui est concerné. Sans rentrer dans les détails de ma vie privée, j’ai constaté que je devais oser m’ouvrir auprès de mon partenaire de mon désir de grossesse, car en le gardant enfoui au fond de moi, il ne fait que s’exprimer dans la colère sourde d’un reproche indirect et non fondé : « tu n’en voudras pas, nous ne pouvons pas, ce n’est pas raisonnable etc… » Oui, toutes ces émotions refoulées, provenant du jugement, contraires au flot de l’amour, doivent être exprimées, comme je le dis souvent à mes clients, et dans ce cas précis, discutées dans l’amour et le respect avec son partenaire. Nous femmes refreinons sans cesse ce désir de grossesse, pour des raisons sociales, financières ou autres. C’est lourd à porter, car la Nature nous a donné cet immense privilège de transmettre la Vie, mais aussi, le pendant moins heureux, cette lourde responsabilité de refuser ce don Divin lorsque nous ne nous sentons pas prêtes, et pire encore, la responsabilité contraire au Divin de mettre fin à une grossesse non assumée.

Alors voilà, je me suis ouverte de tout ceci à mon amoureux, après m’être sincèrement excusée pour mes emportements, n’oublions pas le respect de base… Je me sens apaisée… Je vous dirai au prochain cycle si cette réflexion m’a apaisée de façon durable 😉

Le syndrome prémenstruel est finalement un moment privilégié, car nos émotions font surface, et nous pouvons alors nous en servir comme d’un atout, un guide, pour mieux communiquer, ouvrir notre sensibilité féminine à nos partenaires plutôt que de rester renfrognées et désagréables. C’est une occasion pour nous rapprocher de l’autre polarité dans l’amour, la compréhension et le respect réciproque, et pour renforcer complicité et tendresse. Et je donne à nouveau raison à la sagesse de mon médecin : cette discussion a été très douce et a renforcé mon sentiment d’amour profond, car toute communication sereine à propos des émotions soude le couple. Le SPM, c’est une chance au fond !

Source de l’illustration : http://www.madmoizelle.com/syndrome-pre-menstruel