Dans le but d’aider mes clients à y voir plus clair, et aussi, ne nous le cachons pas, en tant que parent, je me suis souvent interrogée sur la façon de mesurer les dépendances.
J’ai déjà écrit un article et proposé une vidéo sur la dépendance à l’alcool. Pour cette problématique spécifique, je vous renvoie à cet article. Je signale également un nouveau site dont j’ai pris connaissance récemment : www.alcoolmoinscmieux.fr
J’ai également eu connaissance de la commercialisation d’un nouveau médicament, le Celincro, qui a reçu une autorisation de mise sur le marché pour la réduction de consommation d’alcool pour les personnes dépendantes. Seuls les médecins sont habilités à délivrer ce médicament.
Mais en dehors de l’alcool, comment savoir si mon adolescent passe trop de temps sur internet, sur facebook ? A quel moment doit-on s’inquiéter de la consommation de cannabis ? Pour les adultes, comment évaluer la dépendance aux médicaments, aux achats (dits achats compulsifs), aux relations sexuelles, à l’autre, au sport, au travail ?
Suis-je dépendant ?
On parle de dépendance, ou d’addiction, lorsque la volonté de la personne ne lui suffit pas à interrompre un comportement qui nuit à son équilibre de vie ou à sa santé. Nous connaissons traditionnellement les dépendances aux substances (alcool, tabac, cannabis, médicaments, tabac…), mais il existe aussi des formes de dépendance comportementale (achats compulsifs, jeux d’argent, fréquentation d’internet, comportements sexuels, compulsions alimentaires, sport excessif, tendance à travailler tout le temps…).
Un site web entièrement consacré aux dépendances, à toutes les dépendances.. ou presque !
Pour y voir plus clair, j’ai enfin trouvé une ressource intéressante, vraie mine d’informations : un site web qui traite de toutes les addictions. Ce site a vu le jour en avril dernier.
Sur ce site, qui s’adresse aussi bien aux professionnels du secteur qu’aux patients et à leur famille, vous trouvez des questionnaires d’auto-évaluation de la dépendance, des articles, un outil de localisation des intervenants et lieux de soin proches de chez vous, les numéros de différents services d’aide téléphonique.
Bien sûr avec autant d’informations, le site est assez touffu, et nécessite de consacrer un peu de temps pour trouver les bonnes réponses.
Par exemple, les outils d’évaluation des addictions se trouvent sous l’onglet ressources, « outils ».
Pour accéder directement à la liste complète des outils d’évaluation, voici le lien : http://test-addicto.fr/liste_tests.html
Enfin, il devient possible de faire le point, de façon indépendante, sur notre comportement par rapport à l’utilisation de Facebook (sommes-nous accrocs ? ), aux benzodiazépines, au travail (et oui, le travail est aussi une addiction, elle a même un nom, la workaholism ! ), aux pratiques sportives…
On peut trouver des informations sur les recherches en cours au sujet de ces différentes dépendances. Ainsi, une étude très intéressante a récemment été publiée par une équipe INSERM. Menée par Philippe Gorwood, l’étude suggère que l’anorexie mentale ne serait pas expliquée par une peur de prendre du poids, mais par le plaisir d’en perdre… et cela serait génétiquement influencé. Ceci donne une façon nouvelle d’envisager l’aide aux personnes atteintes de troubles alimentaires, l’anorexie pouvant de ce fait s’apparenter à une addiction… à la maigreur, à la perte de poids.
Lien vers le résumé de l’article : http://presse.inserm.fr/lanorexie-plaisir-de-maigrir-plutot-que-peur-de-grossir/24166/
Quid de la dépendance affective ?
Le seul type d’addiction qui manque à mon avis, ce sont les dépendances affectives. Pas d’outil de mesure. Ce sujet est très complexe, et nécessiterait sans doute un site à part entière. D’ailleurs il en existe plusieurs…
Citons simplement un livre récemment publié par Véronique Berger, aux éditions Eyrolles « Les dépendances affectives ». Selon cet auteur, les dépendances affectives prennent place dès le berceau. Elle met l’accent sur la présence fondamentale des parents autour du bébé. Ce livre met également à jour les origines familiales et généalogiques des dépendances affectives, qui peuvent prendre racine dans l’accaparement de l’enfant par le parent, son emprise, le désamour, la violence et les abus, les traumatismes transmis de génération en génération.
… et de ce fléau de notre société, le sucre ?
Ah oui, je n’ai rien trouvé non plus sur l’addiction au sucre. Merci de me contacter si vous souhaitez que j’écrive un article à ce sujet. En effet, le sucre est une molécule fortement addictogène, pouvant prendre source dans une sorte de compensation face à des peurs et des anxiétés profondes et diffuses.
Le vide, l’anxiété, la dépression…
Dans ma pratique, j’ai constaté que bien souvent, la personne dépendante fait face à un vide terrifiant, difficile à représenter, puis à combler, et générant une forte anxiété. Ces addictions surviennent régulièrement sur un fond dépressif.
Comment faire face à ces dépendances ?
Tout d’abord, la prise de conscience puis la démarche d’évaluation du trouble sont essentiels.
Je dirais que face à ces troubles qui sont fréquemment niés ou minimisés par la personne concernée, cette première étape d’évaluation lucide de la situation est une première victoire.
Vient ensuite la recherche d’aide. Une très forte motivation est déterminante pour effectuer le travail nécessaire à la sortie de l’état de dépendance, car certes elle devient problématique dans la vie de tous les jours, mais surtout, le comportement addictif génère du plaisir, et masque le désarroi profond sous-jacent, qui peut être difficile à surmonter. Le plaisir éprouvé devra être remplacé par un mieux être général. Persévérance et motivation sont donc deux alliés indispensables !
Les conseils de Mooji (enseignant spirituel) pour sortir de l’addiction
Mooji rappelle que nous pouvons être dépendants des substances, des gens, mais aussi des idéologies et du Moi. Cela ouvre le champ de cet article !
Le conseil qu’il donne à la personne qui lui demande comment sortir de son addiction (sans préciser laquelle) est le suivant :
Utiliser l’addiction pour trouver celui qui est dépendant. Rester avec cette question aussi longtemps et aussi souvent que vous le pouvez (en méditant, sans bouger). Trouver le « je » supérieur au simple « je » (celui qui est dépendant). Le vrai Soi se contente d’observer, il est plus large que le mental. On ne peut pas trouver la solution mentalement.
En d’autres termes, Mooji propose d’utiliser ce problème profond pour découvrir le vrai Soi. Il s’agit donc ici d’une réponse assez globale valable avec tous les problèmes rencontrés dans la vie !
Pour voir la vidéo, en anglais, cliquez sur ce lien : Overcoming addiction
Voilà, pour faire le point, n’hésitez pas à me contacter…